UNIQUE HERITAGE MEDIA, qui édite aussi le magazine scientifique « Epsiloon », veut grossir par croissance externe, dans l’édition mais aussi potentiellement l’audiovisuel. Soutenu par Tikehau, son fondateur détient désormais la quasi-totalité du capital.

Par Marina Alcaraz, Les Échos, vendredi 1er octobre.

Unique Heritage Media, l’éditeur du « Journal de Mickey », de « Picsou Magazine » mais aussi du tout nouveau « Epsiloon » a de grandes ambitions pour devenir un acteur important de la presse et de l’édition.

Le groupe, qui a déjà dans son giron les magazines de Fleurus Presse ( « Abricot », « Réponse à tout » etc.) et les éditions « Quelle histoire » espère plus que doubler ses revenus, passant de 61 millions à 120-150 millions à horizon 2025, grâce à des acquisitions et de la croissance organique.

« C’est ce que nous avons déjà fait par le passé : le rachat de Disney Hachette Presse (avec le « Journal de Mickey » etc., NDLR) nous avait permis de doubler de taille en 2019 », rappelle Emmanuel Mounier, son fondateur.

Celui-ci a désormais davantage les mains libres pour saisir d’éventuelles opportunités de croissance externe. Il vient de reprendre 47 % du capital qui appartenait jusqu’alors des fonds – Entrepreneur Invest et 123 Investment Managers entrés respectivement en 2015 et 2018. Désormais, Emmanuel Mounier possède autour de 95 % du capital d’Unique Heritage Media (UHM).

Les termes de cette transaction, soutenue par Tikehau Capital, n’ont pas été précisés. Selon nos informations, la valeur d’entreprise d’UHM serait entre une trentaine et une cinquantaine de millions d’euros.

Des cibles dans l’édition mais aussi l’audiovisuel

Pour se développer, UHM regarde prioritairement des cibles dans l’édition destinée à la jeunesse et sur la connaissance (y compris édition scolaire) ainsi que des acteurs du numérique, toujours dans l’éducatif.

« L’ opération Vivendi Lagardère devrait conduire à des cessions dans l’édition et donc ouvrir des possibilités, prévoit-il. Aujourd’hui, la presse représente plus des trois quarts de nos revenus. A horizon cinq ans, on voudrait que ce soit plus équilibré entre presse et édition ».

Mais il s’intéresse aussi à l’audiovisuel : ainsi, il a regardé la possibilité d’acquérir le studio d’animation TeamTo (derrière « Oscar & co » ou « Les Lapins crétins » en production exécutive etc.). Il n’exclut pas de s’associer à un potentiel investisseur qui serait intéressé par Gulli, alors que M6 et TF1 vont devoir céder des chaînes dans le contexte de leur fusion.

« Nous avons la capacité d’investir jusqu’à environ une cinquantaine de millions d’euros », assure Emmanuel Mounier, ajoutant : « nous ne cherchons pas à prendre des risques inconsidérés ».

« C’est quelqu’un qui commence à compter dans le paysage des médias. Toute la question est de savoir s’il aura les moyens de ses ambitions », commente un bon connaisseur du secteur.

UHM qui affiche un résultat d’exploitation autour de 4 millions veut aussi faire croître ses magazines existants. Le petit dernier, « Epsiloon » , lancé avant l’été, vient de passer le cap des 40.000 abonnés.

e

Accédez à l’article sur Les Échos